Le Déshonneur D'Ann Campbell by Demille Nelson

Le Déshonneur D'Ann Campbell by Demille Nelson

Auteur:Demille Nelson [Nelson, Demille]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782286002008
Éditeur: POCKET / M3z
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


21.

— Petit déjeuner ou École d’opérations spéciales ? demanda Cynthia.

— L’école. Nous allons nous payer le colonel Moore pour le petit déjeuner.

Toutes les maisons de Bethany Hill comportent une pancarte blanche plantée sur un poteau à l’entrée de l’allée, annonçant en lettres noires le nom des occupants. À cinq maisons de celle du colonel Fowler, je lus « Colonel et Mme Kent ». Je désignai la pancarte à Cynthia.

— Je me demande où habitera Bill Kent dans un mois.

— J’espère que ce ne sera pas à la prison de Leavenworth. Je suis désolée pour lui.

— Les gens fabriquent eux-mêmes leur malchance.

— Tu pourrais montrer plus de compassion, Paul.

— D’accord. Vu l’étendue de la corruption, nous allons assister à une épidémie soudaine de démissions, de départs en retraite et de mutations, avec peut-être quelques divorces, mais, avec un peu de chance, on évitera les jugements en cour martiale. Il faudra un étage entier à Leavenworth pour les amants d’Ann Campbell. Tu vois le tableau ? Deux ou trois dizaines d’ex-officiers tournant en rond dans leur cellule…

— La compassion, Paul.

— Tu as raison. Navré.

Nous avions quitté Bethany Hill pour nous mêler à la circulation matinale de la base : voitures particulières, camions de transport de troupes, jeeps, véhicules de fonction, soldats à pied, marchant ou courant en formation, des milliers d’hommes et de femmes en route vers leurs activités, tout un fourmillement tellement semblable et tellement différent de celui d’une petite bourgade à 8 heures du matin. L’existence dans une ville de garnison secondaire en temps de paix est, au mieux, ennuyeuse, mais, en temps de guerre, la vie à Fort Hadley est cent fois préférable à celle du front.

Cynthia commentait :

— Il y a des gens qui n’ont pas la notion du temps. J’ai bien failli gober la chronologie du colonel Fowler, sans compter qu’elle collait d’assez près à la réalité.

— En fait, je crois qu’il a téléphoné beaucoup plus tôt.

— Réfléchis aux implications de ce que tu dis, Paul.

— Je dis qu’il savait déjà qu’elle était morte et qu’il a passé ce coup de téléphone pour bien montrer qu’il la croyait encore vivante et en retard à son rendez-vous. Mais il n’avait pas prévu que nous arriverions si tôt chez elle.

— C’est une explication, mais comment aurait-il su qu’elle était morte ?

— Il y a trois solutions : on le lui a dit, il a lui-même découvert le corps, ou il l’a tuée.

— Il ne l’a pas tuée.

Je la regardai.

— Tu aimes bien ce gars-là.

— Oui. Mais même, ce n’est pas un tueur.

— Nous sommes tous des tueurs.

— C’est faux.

— Enfin, son mobile est évident.

— Oui. Protéger le général et débarrasser la base de son agent corrupteur.

J’approuvai.

— C’est le genre de motif altruiste qui peut déclencher l’acte meurtrier chez un homme comme le colonel Fowler. Mais il avait peut-être un mobile plus personnel.

— Peut-être.

Cynthia s’engagea sur la route qui menait à l’école.

— Si nous ne tenions pas le colonel Moore par la frisure de ses cheveux, je mettrais Fowler en



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